Lors de mes pérégrinations à Genève pour les GWD 2025, j’ai pu découvrir l’une des dernières créations de la collection Métiers d’Art de Louis Erard, la Fil d’Or. Mais ici, ce n’est pas un métier d’art traditionnel que nous découvrons, mais une nouvelle technique qui associe la technologie avec un véritable art pour créer un cadran unique et que je trouve tout simplement magnifique.
Dans cet article, je vais donc vous présenter cette montre Fil d’Or d’un point de vue esthétique et mécanique, mais je vais surtout présenter cette nouvelle technique de métier d’art moderne que l’on doit à Wire Art.
Derrière cette montre, une technique de métier d’art qui mêle technologie et art
Cette création, fruit d’une collaboration entre Louis Erard et Wire Art, étonne tout de suite grâce à son magnifique cadran très géométrique avec un beau contraste entre le noir d’un vernis noir mat et l’or qui provient de fils d’or. C’est ce qui fait toute la particularité de la montre.
Petits retours sur la collection Métiers d’Art de Louis Erard
Mais avant de vous expliquer clairement comment fonctionne cette technique, il faut revenir sur la collection Noirmont Métiers d’Art de Louis Erard. Son objectif est de proposer, sur des montres assez simples, des techniques des métiers d’art pour les rendre accessibles à un plus grand public.
Louis Erard a donc déjà proposé des montres avec du guillochage main, de la marqueterie de bois, de la gravure ou de l’émail grand feu à des prix entre 2 500 et 5 000 euros, alors qu’il faut normalement compter plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Cependant, pour la Fil d’Or, la maison horlogère suisse n’est pas allée chercher un métier d’art traditionnel, mais une technique moderne qui permet de faire quelque chose de nouveau grâce à la technologie : c’est la micro-soudure de fils d’or !
Une montre née d’une collaboration
Pour cela, Louis Erard s’est donc associé à Wire Art, suite à une rencontre entre Sylvie Villa et Mark Miehlbradt, les cofondateurs de la marque, pour proposer un cadran inédit qui présente un motif géométrique de cube 3D en forme de chevron (déjà présent dans certaines créations de Louis Erard), qui ne sont pas imprimés, mais tissés avec de véritables fils d’or 24 carats de 25 microns d’épaisseur (l’or est la seule matière qui soit suffisamment malléable et, surtout, qui puisse être étirée pour être aussi fine).
Au total, ce cadran dispose de 2 320 fils d’or avec 3 660 points de soudure, et le résultat est tout simplement magnifique, car il offre un cadran qui vit avec la lumière, qui va révéler plus ou moins les facettes et une certaine profondeur.
Un procédé de fabrication bien particulier
Autre particularité de cette collaboration : on sait qui est derrière cette technique, Wire Art Switzerland, et comment cela fonctionne, grâce aux explications des deux cofondateurs. Pour arriver à ce résultat, il faut donc un dessin, puis utiliser une machine qui avait été conçue à l’origine pour la micro-soudure de composants électroniques, mais modifiée avec un procédé breveté pour parvenir à cette technique.
Pour réussir à reproduire le dessin grâce à la broderie micromécanique, il faut un cadran que l’on va graver au laser de milliers de micro-cavités, qui seront ensuite remplies d’or par galvanoplastie. Le fil va ensuite être soudé à l’une de ces micro-cavités, tendu, puis fixé à un autre point grâce à une nouvelle soudure.
Au total, il faudra 3 secondes pour poser chaque fil, et 45 minutes pour que la machine, contrôlée par l’œil humain, finalise la conception d’un cadran avec ces formes si particulières.
À la découverte de la montre Fil d’Or
Cette Louis Erard X Wire Art Fil d’Or est donc une montre limitée à 99 exemplaires et qui sera disponible au prix public de 4 500 CHF HT (sans doute 5 000 euros TTC). On retrouve une boîte de 39 mm de diamètre, 12,82 mm d’épaisseur, pour un corne à corne raisonnable de 45,90 mm. Son boîtier est classique, de forme ronde et très élégant, ce qui correspond bien à la volonté d’avoir une montre qui sert à présenter des métiers d’art.
En plus du spectaculaire cadran brodé d’or, on découvre de belles aiguilles rhodiées, satinées dessus, anglées, diamantées et de forme épée. Le bracelet est quant à lui en cuir de veau grainé beige avec une couture ton sur ton.
À l’intérieur de la montre, on retrouve le calibre Sellita SW261-1, qui offre une réserve de marche de 38 heures et qui est visible depuis le fond transparent. On remarque alors la masse oscillante ajourée avec le symbole de Louis Erard.
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