Ulysse Anchor Escapement : une révolution mécanique ?

Depuis maintenant des siècles, depuis les débuts de l’horlogerie, les artisans ont toujours recherché à améliorer ces instruments qui mesurent le temps. Aujourd’hui, la manufacture Ulysse Nardin fait l’actualité de l’industrie horlogère en nous proposant une innovation majeure au niveau de l’échappement. Son nom est l’Ulysse Anchor Escapement. Alors, vous avez envie d’en savoir un peu plus ?

Une évolution continue

Depuis plusieurs années, les organes oscillants de type échappement horloger ont largement évolué, au point d’être de plus en plus fiables, de plus performants. Pourtant, de nombreux écueils se sont dressés et se dressent encore devant la route des horlogers qui essayent d’améliorer chaque jour un peu plus ces instruments de précision.

À force de recherche et de travaux, ils ont réussi à améliorer les échappements, surtout depuis quelques années, comme nous le prouve l’Echappement Constant de Girard Perrgaux, avec un dispositif intermédiaire sous la forme d’une lame d’une extrême finesse, l’axe du balancier maintenu par des aimants de la Breguet Chronométrie 7727 et, pour finir, Tag Heuer et son Pendulum, qui est un organe oscillant fonctionnant avec un système magnétique rotatif permettant de se passer du couple balancier-spiral.

On voit donc que les futures grandes évolutions de l’horlogerie en ce qui concerne les organes oscillants vont essentiellement tourner au tour du magnétisme avec des aimants, ainsi que des ressorts à lame. Pour développer ces nouvelles technologies, les ingénieurs se sont servis d’un matériau révolutionnaire : le silicium. En effet, grâce au silicium, il est plus facile de créer des lames de quelques microns d’épaisseur seulement et, surtout, il est possible de créer des pièces amagnétiques (non sensible au champ magnétique).

Ulysse Anchor Escapement vue de côté

Présentation de ce nouvel échappement

Pour son Ulysse Anchor Escapement, la manufacture suisse nous présente une ancre sans pivot, qui nous permet d’éviter les forces de frottement. Le principe utilisé est celui d’une articulation mécanique qui fonctionne grâce à l’élasticité des matériaux et en particulier du silicium dans lequel sont conçus les ressorts-lame. Ces derniers sont arqués, ce qui leur permet de changer d’état d’équilibre selon l’impulsion qu’on leur fait subir. Les lames-ressorts en silicium pourront se déformer sous certains axes et être rigides de l’autre axe.

L’Ulysse Anchor Escapement met en avant un principe difficile à comprendre et d’une rare complexité dans son développement et sa conception. Effectivement, la manufacture Ulysse Nardin a mis 7 ans à finaliser ce concept. Le résultat donne donc pour cette pièce un cadre semi-circulaire fixe sur lequel se trouvent deux lames-ressorts perpendiculaires l’une par rapport à l’autre qui tiennent le réceptacle de l’ancre. En plus des deux lames et de l’ancre, une troisième lame, cette fois-ci en forme de losange, permet de maintenir une précontrainte sur l’ensemble du mécanisme.

Ulysse Anchor Escapement

L’ancre de ce système révolutionnaire est donc comme suspendue dans le vide. À chaque impulsion du balancier, les lamelles vont donc changer de position et entraîner avec elles l’ancre qui se balancera autour d’un axe vertical. L’avantage de l’Ulysse Anchor Escapement est donc qu’il n’y a pas de force de frottement et surtout que le système restitue une bonne partie de l’énergie acquise lorsqu’il revient en position initiale.

Ce mécanisme révolutionnaire pour l’horlogerie ne peut par contre pas être considéré comme un échappement à force constante, mais plutôt comme un mécanisme à force quasi constant.

Dans tous les cas, cette superbe invention d’Ulysse Nardin devrait bientôt apparaître sur une montre d’ici la fin de l’année. Avec un peu de chance, la manufacture nous fera la joie de concevoir un modèle spécifique pour cette innovation technologique…

Ulysse Anchor Escapement dans un mouvement
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