2013, compte-rendu d’une année record pour l’horlogerie !

L’année 2013 est maintenant finie depuis plus d’un mois et nous pouvons faire un premier bilan au niveau de l’horlogerie et en particulier de l’horlogerie suisse. Après plusieurs années de forte croissance, les exportations horlogères suisses ont encore battu un nouveau record, mais si la croissance ralentit.

Je vais donc vous parler dans cet article des performances de l’horlogerie suisse et aussi la santé des principaux acteurs.

Un nouveau record à 21,8 milliards de francs suisse

Secteur important pour l’industrie suisse, l’horlogerie a encore battu un nouveau record en termes d’exportation. En effet, les chiffres sont faramineux avec 21,8 milliards de CHF, soit une augmentation de 1,9%.

Cependant, cette santé n’est plus aussi bonne qu’auparavant. En effet, depuis quelques années, les exportations augmentaient de 10 à 20% (pour l’année 2010). Des chiffres impressionnants qui ne pouvaient sans doute pas durer éternellement. Cette « baisse » de l’augmentation des ventes à l’international de l’horlogerie suisse est due à la baisse de quelques gros marchés : Chine (-12,5%), Hong Kong (-5,6%) et la France (-9,6% à 1,19 milliards d’euros). La baisse très importante sur le gros marché chinois (3ème marché) et sur Hong Kong (1er marché) est due à la promulgation par le régime chinois de lois anti-corruption durant l’année 2013.

La baisse de certains marchés est contrebalancée par la hausse de certains autres. Tout n’est pas noir, car certains marchés se portent très bien, comme l’Allemagne (+9%), l’Italie (+4,6%), les Etats-Unis (+2,4%) ou encore l’Espagne et le Portugal (+36%).

Les gros acteurs toujours plus forts

Alors que l’horlogerie est arrivée à un palier l’année dernière, il est intéressant de voir que les principaux acteurs du marché sont de plus en plus puissants et de plus en plus omnipotents.

Un exercice record pour Swatch Group

Swatch Group

Véritable mastodonte de l’horlogerie, le Swatch Group  a battu de nouveau record de chiffre d’affaires avec 8,817 milliards de Francs (+8,3%) et surtout un bénéfice net en hausse 20,2% et qui atteint le chiffre exceptionnel de 1,928 milliards de francs. L’objectif maintenant pour l’entreprise est de renforcer son emprise sur l’horlogerie via ses 20 marques.

Le groupe va aussi pouvoir petit à petit diminuer ses livraisons de composants horlogers aux autres acteurs du secteur. En ne livrant plus ses mouvements ETA à d’autres acteurs, le Swatch Group risque de largement fragiliser certains petits acteurs, qui devront se détourner vers d’autres fabricants comme Sellita.

Une situation plus à risque pour Richemont

Logo Richemont

Autre géant de l’horlogerie suisse, avec un chiffre d’affaires d’environ 4 à 5 milliards de francs suisses. Cependant, la situation serait un peu plus tendue avec une diminution de la demande en provenance de l’Asie et essentiellement de la Chine.En effet, c’est principalement le segment luxe qui a été touché par les mesures du gouvernement chinois, ce qui est le domaine de prédilection de Richemont. Cependant, pour avoir les chiffres définitifs pour Richemont, il faudra encore patienter quelques semaines.

Et pour les autres marques ?

En plus de Richemont et Swatch Group, de nombreuses, il y a de nombreuses autres marques importantes. Le problème principal est surtout qu’il est difficile d’obtenir des chiffres sur les ventes des marques indépendantes. Donc,  je peux difficilement vous dire si Rolex, Breitling, Patek-Philippe et d’autres ont eu une bonne ou mauvaise année 2013.

Cependant, quelques chiffres ont filtré, comme Audemars-Piguet qui nous annonce un chiffre d’affaires de 700 millions de CHF pour 35 000 montres produites, contre seulement 32 000 en 2012. Pour Richard Mille, le chiffre d’affaires bondit encore de 20% à 132 millions de Francs, avec une production d’un peu moins de 3000 montres. Concernant la branche horlogerie et bijoux de LVMH, elle se tire avec une hausse de 4%. Cependant, même si nous n’avons pas le détail, l’on sait que les ventes ont été impactées par les lois chinoises.

 

L’année 2013 a donc plutôt été un bon cru pour l’horlogerie suisse, mais cela continuera-t-il encore cette année ? On peut se le demander, car la demande chinoise risque de ne pas repartir, et surtout certains marchés qui ont eu de très bonnes performances, comme l’Allemagne ou l’Italie, pourraient replonger. Pourtant, les groupes horlogers ont l’air d’avoir plutôt espoir pour une bonne année 2014. Je vous tiendrai donc au courant de la situation.

 

Pour tout savoir sur les performances de l’horlogerie suisse vous pouvez lire :