Les Geneva Watch Days, c’est le salon qui célèbre la rentrée horlogère et qui permet de découvrir beaucoup de maisons horlogères, de très nombreux indépendants et marques de Haute Horlogerie. Je vais vous faire découvrir dans cet article certaines des pièces les plus spectaculaires que j’ai pu voir à l’occasion de cet événement et de mes pérégrinations.
Au programme, nous allons pouvoir découvrir la montre faite main exceptionnelle proposée par Ferdinand Berthoud, l’impressionnant chronographe à rattrapante de chez Czapek et la Urwerk UR150 avec sa complication satellite.
Ferdinand Berthoud FB 4BTC.1 “Naissance d’une Montre 3”
C’est sans doute la pièce la plus exceptionnelle et la plus impressionnante des GWD 2025. La nouvelle Ferdinand Berthoud est un projet exceptionnel à plus d’un titre, car il s’agissait de créer une nouvelle montre de A à Z sans l’utilisation d’outils digitaux ni de machines numériques, principalement à la main ou à l’aide d’outils traditionnels, dans le but de conserver ces savoir-faire traditionnels (sous les principes qui régissent la Fondation Time Æon).

Pour arriver à cette prouesse, la maison de Haute Horlogerie Chronométrie Ferdinand Berthoud a fait travailler plus de 80 artisans et spécialistes provenant aussi bien de chez elle que de sa grande sœur Chopard, à Fleurier et à Meyrin, pendant plus de 6 ans ! Au final, le résultat est au rendez-vous avec cette nouvelle montre “Naissance d’une Montre 3” qui arrive pour les 10 ans de la manufacture.
Chacune des 11 pièces qui vont être conçues nécessite environ un millier d’heures de travail, mais pour la première pièce il a fallu 11 000 heures (conception et fabrication). Grâce à ce temps, Ferdinand Berthoud peut se permettre d’atteindre les mêmes niveaux de qualité que les garde-temps contemporains, avec toujours la certification COSC et un mouvement fonctionnant grâce au principe de la fusée-chaîne.
On retrouve donc dans cette pièce la force constante grâce à la fusée-chaîne, un balancier bimétallique à compensation thermique de type Guillaume, une seconde centrale et une vue spectaculaire sur le mouvement.
Directement depuis le côté cadran, on découvre donc une montre de 44 mm de diamètre avec un nouveau boîtier (en acier ou or 18 carats) réalisé à la main, avec à 2 heures un sous-cadran pour l’affichage des heures et minutes, une seconde centrale qui se lit sur la minuterie extérieure, une réserve de marche sur la platine du mouvement à 9h30 et ensuite les différents éléments du calibre comme l’ensemble fusée-chaîne vers le bas et le balancier bimétallique vers 11h.
Czapek Antarctique Rattrapante R.U.R.
L’horloger genevois Czapek propose une belle innovation mécanique avec son mouvement de chronographe à rattrapante, mais aussi une animation ludique avec un robot visible sur le cadran, dont les yeux changent de couleur en fonction de l’état du chronographe : enclenché (jaune), arrêté (rouge) et remis à zéro (bleu).
Mais comme je l’ai dit juste au-dessus, cette montre ne rajoute pas seulement un robot aux précédentes Antarctique Rattrapante, mais aussi une belle innovation technique qui lui permet d’être encore plus précise, ainsi que d’autres ajouts côté design. Alors partons dès maintenant les découvrir.
Une rattrapante, c’est l’une des complications les plus complexes en horlogerie, car il s’agit d’avoir deux aiguilles des secondes pour le chronographe.
On va donc pouvoir arrêter la rattrapante (cela permet de calculer un temps intermédiaire, par exemple), puis la relancer pour qu’elle rattrape l’autre aiguille. Cependant, ce mécanisme a tendance à épuiser le mouvement et l’on perd en précision, voire même l’aiguille du chronographe peut s’arrêter au bout d’un moment. Czapek et Chronode sont donc arrivés avec un isolateur pour découpler les deux roues des secondes du chronographe, afin de ne plus générer de friction sur le mécanisme.
Concernant le robot, la R.U.R. (Rossum’s Universal Robots) utilise un robot car on doit ce terme et l’idée derrière à un écrivain tchèque, Karel Čapek, il y a plus d’un siècle. Au niveau du design, on retrouve donc le boîtier en acier de 42,5 mm de la belle Antarctique, avec son bracelet intégré. Mais c’est surtout le cadran qui impressionne, car il est squeletté et permet de découvrir le calibre SXH6, qui a été conçu différemment pour que l’on puisse plus facilement admirer le mécanisme du chronographe.
On remarque donc les deux roues à colonnes à 12h (chronographe) et 6h (rattrapante), les pinces de rattrapante, l’embrayage horizontal et donc, bien sûr, la tête du robot (réalisée par MD’Art). Petite particularité : les index sont des symboles XX, provenant du langage du robot qui a été développé pour la R.U.R.
La montre sera disponible à 58 000 CHF HT.
Urwerk UR150 Blue Scorpion
Avec cette nouvelle pièce, l’horloger Urwerk présente une nouvelle complication satellite, et donc une nouvelle animation cinétique.
On découvre donc une montre en forme de tonneau, mais avec un impressionnant dôme en saphir qui permet d’accueillir un mouvement où trônent trois satellites. Ces satellites, qui indiquent l’heure, sont montés sur un carrousel volant qui est en rotation, et un seul des trois va indiquer l’heure grâce à une aiguille rétrograde ajourée de couleur jaune qui affiche les minutes.
Lorsque l’aiguille arrive au bout de sa course, elle va alors quasiment instantanément faire un retour de 240°, les trois satellites vont chacun pivoter de 270° sur leurs axes, et grâce à cela, l’aiguille affichera l’heure sur un nouveau satellite actif. Lorsque cet effet a lieu, c’est assez saisissant, même si très rapide (un centième de seconde !). Pour réussir cette belle cinématique, les ingénieurs d’Urwerk ont dû utiliser un mécanisme à came et crémaillère ainsi qu’un régulateur de vitesse.
Pour cette UR150, le plus dur pour concevoir ce mouvement et cette montre a été selon Felix Baumgartner : « Ici, la vraie complexité n’est pas dans le nombre de composants. Elle réside dans la précision de leur interaction. Tout doit fonctionner en parfaite harmonie — puissance, inertie, fluidité. Nous avons pensé chaque ressort, chaque train de rouage, pour exploiter l’énergie au maximum ».
Au niveau du boîtier, il est en acier sur la carrure, en titane sur le fond, et dispose de nombreuses finitions différentes. Même s’il est assez imposant (42,50 mm en largeur sur 51 mm en longueur et 14,80 mm en hauteur), il peut se porter même sur des poignets pas gros, surtout qu’il est monté sur un agréable bracelet en caoutchouc hybride haute performance.
Cette pièce sera disponible à 50 exemplaires pour un prix hors taxe de 90 000 CHF.